La douche froide : Aucun Meilleur Ouvrier de France chocolatiers confiseurs en 2015

20 fév 2015
Catégorie : Actualité Chefs & Restaurant, Chefs, Presse & Médias

F&S C’est un pâtissier internaute et fidèle de F&S, qui nous transmet cet article pour le moins surprenant. Pas de MOF 2015 dans la catégorie Chocolatiers Confiseurs.

Si il y a quelques années, le Concours des MOF étaient décerné parfois dans des conditions plus souples, ce n’est plus le cas lors des dernières cessions, rigueur, exigence et zéro défaut … on parle même de protectionnisme …

Lisez ci-dessous le malheurs des derniers candidats : 

Coup de théâtre, à Yssingeaux, au concours du Meilleur ouvrier de France chocolatiers confiseurs

« Il n’y aura pas d’élu ce soir !« . Le résultat du concours du Meilleur ouvrier de France chocolatiers confiseurs est tombé comme un couperet lundi soir à Yssingeaux de la bouche de François Castagné, président des MOF chocolatiers confiseurs.

Dans la salle, en rang serré, les neuf candidats, alignent des visages graves, les larmes aux yeux ; tous accusent le coup tant bien que mal : la déception pour tous, jusqu’à l’effondrement pour certains. Dans le public, l’étonnement laisse place au silence, la stupeur se lit sur le visage des proches.

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Pourtant l’attente des résultats aurait pu mettre la puce à l’oreille, tant elle était longue. Un peu plus tôt, en laissant traîner une oreille du côté d’André Rosset, Meilleur ouvrier de France aujourd’hui consultant, on se doutait que ce n’était pas ça. « Je reste sur ma faim ; il y a beaucoup de moulages, ce n’est pas compliqué à réaliser. Il y a des concours qui n’ont pas ce niveau d’exigence où les pièces paraissent plus sophistiquées, plus travaillées« .

C’est la première fois dans l’histoire de ce concours qu’aucun candidat ne décroche le fameux col bleu, blanc, rouge. Et ça arrive à Yssingeaux, à l’Ecole nationale de pâtisserie où les sélections avaient permis de départager les candidats l’an dernier.
Voilà deux ans qu’ils préparaient ce moment, parfois plus : certains candidats le repassaient pour la troisième ou quatrième fois. Devenir Meilleur ouvrier de France, c’est d’abord relever un défi personnel, une histoire entre soi et soi. C’est aussi décrocher la reconnaissance de ses pairs. C’est enfin détenir le Sésame qui ouvrira la porte des cabinets de consultants pour les grands groupes de l’industrie agro-alimentaire ou encore celle des palaces, en France comme à l’étranger, ou qui décidera la banque à vous suivre pour monter votre affaire…

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Rien de surprenant alors à ce qu’une partie des candidats travaillent au Canada, au Japon ou encore à Las Vegas… On imagine sans peine ce que le titre de Meilleur ouvrier de France peut apporter au business et à une carrière dans ces pays-là. Mais « ce n’était pas des guerriers » lâche André Rosset, Meilleur ouvrier de France en 1993.

Les bases n’étaient pas là

« Le MOF est un concours d’excellence, si elle n’est pas atteinte par les candidats, il n’y a pas de MOF » soulignait Francis Boucher.
Avec son frère André, il sait de quoi il parle. Ce sont les frères Boucher qui ont créé le concours en 1987. « On s’est battu pour atteindre ce niveau car lorsqu’on a démarré, il y avait plus de revendeurs de chocolat que de chocolatiers dans ce pays« . Ils sont à ce jour 19 maîtres chocolatiers.
Pour prétendre au titre, il faut connaître « à fond » son métier. Et cette année, ce n’était pas le cas. Technique, présentation, dégustation… Tous les candidats ont trébuché au passage de l’un des trois jurys, composé de MOF et de professionnels. « Il y a excellence quand on fait l’unanimité des jurys » confirmait l’un des présidents, Serge Granger.

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Depuis samedi, les candidats travaillaient sur le thème de l’onirisme ; à charge pour eux de réaliser une pièce, développer un buffet composé d’une kirielle de chocolats et confiseries en tous genres, le tout réalisé sur place.
« Les bases du travail du chocolat n’étaient pas là. En dégustation par exemple, la mode veut qu’on revisite tout, qu’on transforme tout. Résultat : on part n’importe où et on se perd. Et puis, il faut aller vite, ça part dans tous les sens… A l’image de la société d’aujourd’hui »regrettait Francis Boucher avant d’ajouter : « bien sûr, notre rôle est de transmettre, mais encore faut-il qu’ils aient envie d’apprendre ! »

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5 commentaires pour “La douche froide : Aucun Meilleur Ouvrier de France chocolatiers confiseurs en 2015”

  1. Portail du chocolat

    21. fév, 2015

    Grosse déception pour les chocolatiers qui se sont entrainés dur pendant 2 ans..

  2. Portalent

    21. fév, 2015

    Commentaire pour le moins surprenant de la part de « MOF » ayant eux même sélectionné ces neufs candidats l’année dernières ? On pourrai se poser la question de savoir si eux même seraient en mesure de passer actuellement ce concours ! En effet, le niveau ayant été relevé depuis…et très relevé !!!!
    Nous avons entendu plusieurs membres du jury encenser certains candidats sur la qualité de leur travail et fortement leur conseiller de revenir la prochaine fois. Etonnant pour le moins de la part d’un jury qui n’a pas hésité à les traiter de mauvais …

  3. ppg

    28. fév, 2015

    Bonjour

    Je me décide à laisser un commentaire suite à cette décision de ne pas attribuer le titre de MOF pour cette année 2015.
    Comment sommes-nous arrivés à cette décision?
    En effet, les 9 candidats ont été sélectionnés pour participer à cette finale par un jury les estimant capables. Et le jour de cette finale, aucun ne serait digne d’emporter ce titre.
    Cela m’interpelle, comme de nombreux lecteurs très probablement, et m’incite à poser plusieurs questions, d’autant plus quand je lis le commentaire d’un des membres du jury estimant que les candidats “manquaient de motivation et d’envie d’apprendre”:
    Comment est-il possible de considérer et d’écrire que des artisans passionnés au point souvent de s’investir depuis plusieurs années pour la préparation de cette épreuve puissent manquer de motivation et d’envie d’apprendre ?
    Le niveau de cette épreuve est-il devenu trop élevé subitement?
    Le jury, composé en partie d’anciens MOF, ne peut-il pas se prononcer pour des raisons qui lui sont propres ?
    Les anciens MOF, craignent-ils une nouvelle concurrence si le titre était attribué?
    Cette finale était présentée comme un concours, et finalement le jury l’a sanctionnée, comme un examen, en ne nommant personne au motif du niveau. Je vous laisse immaginer si un jour, un jury de concours d’accès aux Grandes Ecoles, ou à médecine, décidait que cette année “les candidats ne seraient pas au niveau” et qu’en conséquence personne ne serait nommé, ceci ferait un monstrueux scandale, et pour cause, le niveau des notes attribuées par un jury dépend avant tout de l’étalonage de l’échelle de notation.
    Ne pensez-vous pas que l’opacité soigneusement gardée qui entoure les notations du jury ne dessert pas la notoriété de cette institution que l’on aimerait pouvoir continuer à respecter.
    Parmi les propos rapportés dans cet article, je lis: « ….la mode veut qu’on revisite tout…. ». Or dans le contenu de l’épreuve 2015, il est demandé aux candidats de préparer « un calisson revisité ». Bizarre, non! D’où ma question (encore une) : les détails de l’épreuve finale sont-ils bien définis, bien décrits pour être compris par les candidats ?
    Bien cordialement,
    ppg

  4. Boucher André

    11. mar, 2015

    Le titre de « Un des Meilleurs Ouvriers de France » est un diplôme d’état décerné par l’Education Nationale qui confie le soin d’organiser le concours au Comité d’Organisation des Expositions du Travail. Il est attribué aux candidats ayant obtenu, lors de leur finale une moyenne significative. Le concours éxige : connaissance des bases du métier, les savoir faire traditionnels et des techniques modernes, et des sens estéthiques. Le jury est paritaire, ne comprenant pas plus de 50% de MOF, sous la surveillance vigilante dejcommissaires de l’Education Nationale qui s’assurent du bon déroulement des épreuves. Il n’y apas d’opacité des notes , celles ci et leur synthèse sont communiquées au COET qui les transmet aux candidats. Le règlement des épreuves est défini de manière à être compris voir interprété par chaque candidat qui peut demander des explications au jury par l’intermédiaire du COET.
    Ce n’est ni un « coup de théâtre » ni un « camouflet » si ‘il n’ y a eu aucun lauréat à l’issue de ce 8e concours mais hélas une réalité bien décevante pour tous qu’il faut analyser profondément, pourqoi ? Ce n’est pas un déshonneur bien d’autres professions s’y trouvent confrontées tel les coiffeurs il y a 4 ans … mais ce n’est pas une raison.
    Les commentaires qui s’en suivent sont des appréciations personnelles qui seront analysées pour l’avenir quand aux allégations elles portent le discrédit et ne font pas avancer les choses. N’oublions pas que la profession de chocolatier-confiseur est avant tout un métier de bouche et de petites joies alors que la tendance actuelle va plutôt vers l »artistique » … question de médiatisation … Chocolatement A. B. Le Havre

  5. Yvon

    08. juil, 2015

    J’aime beaucoup le chocolat, et j’imagine que c’est encore mieux quant c’est fait comme une statue. À vrai dire, leur travail est impressionnant ce n’est pas n’importe qui qui peut faire ça. C’est une bonne idée pour un mariage d’avoir une statue en chocolat comme ça.

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