En pleine crise économique, la street-food est freinée par du conservatisme et une réglementation pas adaptée

10 août 2013
Catégorie : Tendances

F&SQuelques derniers chiffres diffusés semaine dernière montrent la mauvaise conjoncture pour la restauration commerciale depuis le début d’année en France. Une « chute historique » d’activité en juillet qui alarme la profession, et qui aura forcément des conséquences sur l’emploi.

Le premier semestre avait déjà été mauvais et la période estivale n’a pas inversé la tendance. Les entreprises de restauration commerciale et de traiteurs ont enregistré en juillet une baisse de fréquentation de 13,2% en moyenne par rapport à la même période de 2012.

restauration crise économique

Le mois de juillet est habituellement un bon mois en terme de chiffre d’affaires pour la restauration en raison notamment des soldes ou des départs en vacances. Mais cette année, alors que la fréquentation diminuait déjà de 5% sur le premier semestre, la tendance à la baisse s’est encore accélérée en juillet, sous l’effet de la crise, allant même vers une chute record.

Globalement les entreprises accusent une diminution inédite de leur chiffre d’affaires et leurs résultats, les quatre dernières semaines seront lourdes de conséquences, le mois d’août ne rattrapera pas la perte d’activité d’autant qu’au delà du 20 août les réservations enregistrent un importante baisse.

Ajoutez à cela la hausse de la TVA, les conséquences pourraient être plus désastreuses que prévu et entrainer des suppressions d’emplois dans notre secteur.

Dans un contexte de diminution du pouvoir d’achat, les répercussions sur les chiffres d’affaires sont évidentes, les consommateurs régulant par eux-mêmes leurs dépenses. En mai, la restauration avait déjà perdu 10% d’emplois en deux ans.

La street food pas vu d’un bon oeil

food truck

Alors même que le secteur de la restauration traditionnelle souffre d’une crise économique lourde, s’ouvrent d’autres univers vers la restauration rapide avec de nouveaux concepts menés par des entrepreneurs dynamiques qui s’engouffrent sur les possibilités offertes par les nouvelles technologies et la street food.

La restauration mobile au travers des food trucks et des triporteurs, la restauration nomade, la restauration sédentaire qui proposent de «  l’emporter et de la livraison « ,  les mini-shops/mono produits, la restauration en livraison commandée sur le net… ces développements originaux sont sources d’emplois et donnent la possibilité à de nombreux jeunes de se créer un avenir. D’autant que vu les prix des locaux et des loyers, c’est une bonne solution pour éviter les investissements lourds d’un fond de commerce. Cette tendance venue de l’autre côté de l’Atlantique fait partie des grandes tendances actuelles, et notamment à NYC et Washington.

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Mais il se trouve qu’aujourd’hui le principal frein au développement de la street food sont les restrictions imposées par les municipalités elles mêmes. Plusieurs arguments sont avancés, concurrence avec la restauration en place, problème de stationnement, gestion des déchets, problème d’engorgement des rues, pollution sonore, plaintes des voisins…

Une législation s’impose pour encadrer le phénomène demandent certains.

street food

Quant aux autorités en général, elle craignent que les règles d’hygiènes ne soient pas respectées, et surtout de ne pas pouvoir contrôler ces  établissements nomades qui pourraient êtres sources de revenus non déclarés qui  permettraient d’éviter aux exploitants de payer certaines taxes… Le secteur de la restauration traditionnelle quant à lui, c’est à demi-mot qu’il se réjouit du phénomène, craignant une concurrence déloyale.

Une constatation certaine, les autorisations d’implantations sont délivrées au compte-goutte par les municipalités, ce qui freine considérablement le développement du secteur. À trop vouloir réglementer et légiférer, encore une fois notre pays passera à côté d’un vrai mouvement créateur d’emploi.

street food

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