» The World’s 50 Best Restaurants  » – Berasategui critique – Doutes, pratiques influentes sur la valeur du classement – Lobbying version UK

05 mai 2012
Catégorie : Chefs, Presse & Médias, Tendances

On sait déjà que les français naviguant dans la sphère gastronomique ne sont pas très fans de ce classement des Meilleurs Restaurants du Monde, mais qu’en est il vraiment…. ?

Faites vous une opinion…. Bonne lecture…

Officiellement le classement : Pas de note, pas de point, pas d’inscription ni de présélection, exit les barèmes et les calculs. Le classement s’établi sur la base du jugement d’une commission de sélection réunissant pas moins de 800 leaders internationaux réparties sur 27 régions distinctes. Chacune se partage les quatre coins du globe. Chaque région est représentée par 31 membres ( dont un président ), chacun encore s’exprimant selon son choix personnel, sur 7 adresses dont 4 obligatoirement de sa région et 3 pour les autres pays, toutes visitées dans les 18 derniers mois.

Le “S. Pellegrino World 50 Best Restaurants” rendez-vous de la Fashion Food et de la scène gastronomique serait donc unique et différent. Mais la réalité, serait toute autre.

Berasategui fustige

Le chef Martin Berasategui a émis une sévère critique et un doute sur la crédibilité à la liste des 50 meilleurs restaurants au monde publié lundi dernier par le mensuel Britannique   » Restaurant Magazine  »  qu’il a décrit comme canular et une mise en scène.

Alors que l’ensemble des chefs espagnols se congratulent et se réjouissent d’être nombreux dans le classement des meilleurs restaurants du monde, voilà qu’un des plus renommé de la nouvelle génération lance un pavé dans la mare.

En effet, le chef et restaurateur triple étoilé de San Sébastian dans le pays Basque espagnol a déclaré « Pour moi, ce classement  n’est pas juste et même truqué ». Classé 2011 à la 29éme place, il a dégringolé à la 67éme place, le chef basque a ajouté qu’il n’est plus en âge à être manipulé.

Il estime que les évaluations de la revue britannique «  ne sont pas sérieuse «, et notamment que les personnes qui notent n’ont pas le budget pour voyager et visiter l’ensemble des restaurants dans chaque pays. Il avoue ne pas comprendre qu’un chef comme Pedro Subijana du restaurant  »  Akelare  »  triple étoilé lui aussi ne soit même pas dans le top 100.

Il est d’avis que cette liste est dépendante d’une grande multinationale alimentaire, et qu’elle à pour but de porter préjudice au guide Michelin. Il a également regretté que Ferran Adria qui pour lui est – le plus grand génie culinaire de tous les temps – ou la grande table de Girona  «  El Celler de Can Roca « , classé deuxième au classement du meilleur restaurant dans le monde, puisse accepter d’adhérer à ce qu’il considère comme un impressionnant canular… la vérité s’impose sur l’imposture !

Lobbying et relations avant tout

Sur le blog du journaliste et connaisseur expert de gastronomie Bruno Verjus, on retiendra certaines pratiques qui révèlent du fonctionnement de ce classement. Le Team Leader  pour la France c’est le journaliste Andréa Petrini.

Reprises et Extraits :

Les médias, lobby et agences de RP se sont emparés du cet évènement à retombées mondiales, à tels points que la machine est parfaitement rodée et appuyée par de très gros sponsors, qui orchestrent la fête.

Les français, eux boudent la fête. Seul étaient présent cette année : l’Astrance – Pascal Barbot et Christophe Rohat, Le Chateaubriand – Inaki Aizpitrate et ses associés, La Grenouillère – Alexandre Gautier et son agent, Le Mirazur – Mauro Colagreco.

Les chefs, viennent  à leurs frais du monde entier, et retrouvent les journalistes de tous les continents venus en nombre (sauf les français). Après le cocktail s’ensuit une fête, puis un itinéraire dans Londres au gré des adresses clientes de l’agence de RP qui gère l’événement. Un indice pour comprendre les rouages de la machine 50 Best.

Il apparait clairement que certaines régions ont des habitudes lobbyistes et regroupent leurs membres afin de promouvoir tel ou tel restaurant de leur région. A ce titre la Suède s’était fait remarquer/épingler pour une politique très (trop) active auprès des présidents de régions. Idem pour les tables espagnoles, sud-américaines ou anglo-saxonnes qui bénéficient des appuis respectifs de parrains comme « Ferran Adria » et « Daniel Boulud« .

Si l’on ajoute à cela un peu d’édition, le tour est joué pour assurer la promotion mondiale de ces celebrity et le business qui va avec. Phaedon publie les livres (Mugaritz et Fäviken en préparation) et Anna Morelli avec Cook-inc de San Pellegrino et son concept fine dining lovers (le major sponsor des 50 best) contribue elle aussi à faire circuler les messages…

Rafael Anson responsable pour l’Espagne, entouré des chefs Boulud, Keller et Tetsuya

Et la France ? Elle s’essaye aussi au lobbying. Fameux diner du jury français au Chateaubriand et consignes en 2010 qui avait permis son ascension de 29 places pour arriver 11 ème et de 2 places encore en 2011 pour arriver 9 ème et première table française. Même technique pour le Mirazur de l’excellent Mauro Colagreco – classé 24 et absent du classement depuis 2009 ou il était alors 35 ème. Il devient l’une des valeurs sûre du classement pour les années à venir.

Le one to watch est le choix des chefs de régions. Arbitrages en vue. Cette année le jeune chef Alexandre Gautier La Grenouillère gagne « the one to watch award ». Autant dire qu’il intégrera le classement des 50 l’année prochaine (il est 81 ème cette année). S’il mérite indiscutablement son award, il est aussi le poulain de l’agent Nicolas ChatenierPeacefull chef – lui même associé à Andréa Petrini pour le Salon Paris des chefs.

Le journaliste Andréa Petrini responsable pour la France

Trois jeunes restaurants de grande qualité pour représenter la France dans cette recomposition de la gastronomie hors Michelin et Bocuse d’or sont le fruit d’un lobbying actif. Une chance. Sans doute, mais que faire par exemple avec LE meilleur restaurant du monde, le Louis XV à Monaco, désormais absent du classement ? ou avec Pierre Gagnaire, Alain Passard, Pascal Barbot, Michel Troigros et tant d’autres qui ne figureront sans doute jamais dans le Top Ten. Il suffit de parcourir le monde et d’y diner pour comprendre l’impossible réconciliation d’une nourriture de lobby versus une nourriture d’âme.

Tout ça laisse quand même rêveur … à vous de vous faire une opinion, faut il porter de l’importance à ce classement ? …  la question reste entière, mais l’occulter pénaliserait la médiatisation de ces chefs qui aspirent à se retrouver en haut de l’affiche…

Dans tout les cas le client jugeras !

 

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Un commentaire pour “ » The World’s 50 Best Restaurants  » – Berasategui critique – Doutes, pratiques influentes sur la valeur du classement – Lobbying version UK”

  1. maria canabal

    17. mai, 2012

    Pedro Subijana est le chef du Restaurant Akelarre.

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