Le Divellec décroche définitivement son enseigne ….

26 oct 2013
Catégorie : Chefs, Presse & Médias

F&SC’est fait, le chef Jacques Le Divellec décroche définitivement son enseigne du 7 éme arrondissement. Le restaurant ne portera plus le nom du grand chef, qui a régalé plusieurs générations de Parisiens avec sa cuisine du poisson. C’est un article du Sud-Ouest qui nous livre quelques confidences – politiques – bien entendu, son restaurant situé pas loin de l’Assemblée Nationale y recevait tout le gratin de la politique française.

Retrouvez l’article signe J. Ballarin pour Sud-Ouest dans son intégralité en cliquant sur le LINK.

Le Divellec

Le Divellec décroche

Sa table était la cantine des élus de la nation. Le pape du poisson part avec des souvenirs et des anecdotes qu’il a toujours distillés au compte-gouttes.

On le croyait un roc et on pensait qu’il ne s’arrêterait jamais. Si ce n’est que Jacques Le Divellec, 81 ans, a connu par deux fois des ennuis de santé, ce qui va conduire son restaurant de la rue de l’Université, très convoité – Alain Ducasse s’y intéressa -, à devenir la propriété du groupe Costes (Jean-Claude Costes). Le dernier service aura lieu jeudi prochain.

Si Le Divellec, qui n’est pas un grand sentimental, a déjà fait son deuil, le personnel, qui était attaché à l’établissement, se sent orphelin et appréhende la suite. D’où une tension palpable alors que l’aventure se termine. C’est donc sur la pointe des pieds, sans tambour ni trompette, que le pape du poisson s’éclipse.

Racines à Port-des-Barques

Il était arrivé dans la capitale en 1983 après avoir passé vingt-cinq ans à La Rochelle, où il avait fait du Yachtman une table 2 étoiles. C’est son grand-père, originaire de L’Île-aux-Moines, dans le Morbihan, qui, après vingt ans de marine au long cours, posa le sac à terre et devint douanier dans la commune de Port-des-Barques, en Charente-Maritime. Ce fils de forgeron, entier et peu commode, allait s’imposer comme le cuisinier de la marée. On lui doit notamment le « Larousse des poissons, coquillages et crustacés », un ouvrage de 384 pages, véritable encyclopédie de la mer, riche de 400 recettes et traduit en espagnol.

« Mon bâton de maréchal », insiste celui qui exigea que la rascasse, poisson sauvage, remplace sur la couverture le saumon, poisson principalement d’élevage, et que sa couleur ne soit pas gommée par une cuisson exagérée. « Plus on embête un poisson, moins il est bon. Il ne faut pas le mortifier. Il doit être juste cuit pour être ferme. Il faut le servir dans sa fraîcheur et ne pas le masquer », prévient Le Divellec, qui a toujours ……………..

La pique de Borloo à Hollande

La proximité de l’Assemblée nationale fut pour beaucoup dans le défilé permanent chez lui des élus de la nation. Les hommes politiques de tout bord avaient leur rond de serviette rue de l’Université. François Mitterrand, alors qu’il occupait l’Élysée, y vint plusieurs fois avec sa fille Mazarine. « Il lui tenait la main, lui caressait les cheveux, il l’idolâtrait », se souvient Jacques Le Divellec. « Tout se passe chez Le Divellec. On y fait et défait les gouvernements », avait déclaré, amusé et sérieux, Dominique Bussereau lors de la remise, en mai 2007, dans les jardins du ministère de l’Agriculture, rue de Varenne, des insignes de commandeur dans l’ordre national de la Légion d’honneur au chef charentais-maritime.

Il ne faut pas attendre de Jacques Le Divellec qu’il raconte tout ce qu’il a vu et entendu, mais il ne rechigne pas à désigner les bons convives : Raymond Barre, qui adorait les soles énormes ; Chirac, qui buvait de la bière avec le turbot ; Balladur, qui était fin connaisseur ; Robert Hue, « bon vivant et gars bien » ; Charasse, « mangeur insatiable »… Et les mauvais convives, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, « toujours pressés et donnant l’impression que la table ne les intéressait pas ».

Veut-on une anecdote récente ? Jean-Louis Borloo, invité par des patrons, ignore que François Hollande déjeune avec deux journalistes à une table tenue volontairement discrète. Quand il l’apprend, il apprécie peu que le président lui vole la vedette. Encouragé à le saluer par Le Divellec et ses voisins de table, il se résout à y aller. Après les salutations d’usage, Borloo y va d’un « Comment allez-vous ? « Tout va bien, je travaille », répond Hollande sans s’attarder. Et Borloo de lâcher : « Vous êtes bien le seul », avant de tourner les talons.

Choqué, Le Divelllec, qui aime la cordialité et l’élégance, avoue qu’il aurait bien brandi un carton rouge contre Borloo.

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