Découvrez la sérénité dans le bleu des toiles de G. Asse au musée Fabre à Montpellier

08 jan 2013
Catégorie : Actu Pourcel France, Art, Culture & Traditions, Bonnes adresses

Depuis le 24 novembre dernier et jusqu’au 10 mars 2013, le musée Fabre de Montpellier consacre une exposition à l’œuvre de Geneviève Asse, artiste contemporaine célèbre pour sa palette bleue. Le Bleu Asse est ainsi aujourd’hui connu au même titre que le Bleu d’Yves Klein ou le Noir de Pierre Soulages. Geneviève Asse présente 22 toiles de l’atelier de l’artiste, dont 10 inédites, invitant le visiteur à suivre le cheminement du peintre vers la verticalité et la transcription de la lumière.

G. Asse à Montpellier en compagnie de Michel Hilaire, directeur et conservateur du musée Fabre.

Nous avons retrouvé pour vous une interview de l’artiste paru sur Paris Match qui vous permettra de mieux comprendre l’artiste. Entre ciel et mer, plongez dans le Bleu Asse, et n’oubliez pas de vous poser au restaurant  » Insensé  » des frères Pourcel, situé à l’entrée du Musée Fabre. Extraits…

Ses tableaux ouvrent sur un espace sensible et poétique. À 86 ans, cette artiste majeure a reçu Paris Match dans son atelier parisien.

Vous exposez depuis bientôt soixante ans. Qu’est-ce que ces années de pratique vous ont apporté ?

Le temps a fait son œuvre. Il m’a ­permis de trouver mon langage. Pour cela, il faut travailler énormément, aussi bien la peinture que la gravure et le dessin. Ma passion pour la peinture ne m’a jamais quittée. Elle se nourrit de mes expériences et de ma vie intérieure.

Peindre presque toujours le même tableau, est-ce une sorte d’ascèse ?

Certainement ! Mais je ne fais jamais vraiment le même tableau. Mes surfaces varient comme l’océan. Mon sujet, c’est l’espace et la lumière. Il m’est en partie inspiré par le ciel et la mer que je regardais des heures durant, enfant, sur la plage, dans le golfe du Morbihan. De même, la dimension du tableau joue un rôle important et en modifie la perception. Et puis il y a cette ligne verticale qui coupe le tableau de haut en bas et qui est parfois rouge, comme une étincelle !

Pourquoi cette ligne verticale, alors que la ligne qui ­sépare le ciel et la mer est horizontale ?

Cette ligne verticale date de l’époque de mes études aux Arts déco quand je travaillais sur le thème de la fenêtre, sur la transparence. Je regardais alors attentivement Chardin et en particulier son tableau “La pourvoyeuse”.

Votre peinture invite à la méditation…

Cela reflète mon goût pour la solitude. J’ai besoin de ­travailler de longues heures dans mon atelier. Cela ne m’empêche pas d’être bien ancrée dans la réalité. Pendant la guerre, je n’ai pas hésité à m’engager dans la Résistance.

On parle du bleu Asse comme on parle du bleu Klein. Qu’est-ce qui les différencie ?

C’était un garçon intelligent, que j’ai bien connu dans les années 50 au Select à Montparnasse. Notre œuvre est très différente. Je ne réalise pas de monochromes : je peins à l’huile, avec des brosses, afin de restituer une émotion. J’ai d’abord utilisé le noir et le blanc, jusqu’à ce que la couleur bleue vienne me chercher. Elle me donne de la joie et de la paix. J’espère que mes toiles reflètent cet état de sérénité.

A-t-il été difficile d’exposer à une époque où peu de femmes artistes avaient accès à la reconnaissance ?

Cela n’a pas toujours été facile, mais j’ai eu beaucoup de chance. J’ai, très tôt, fréquenté des poètes comme Beckett, Bonnefoy, Ponge, Borges ou encore Supervielle et ils m’ont beaucoup soutenue. J’ai eu aussi la chance d’avoir des marchands fidèles, tels que Jan Krugier et Marwan Hoss.

 Musée Fabre Montpellier – Jusqu’au 10 mars 2013 -

Restaurant Insensé – Esplanade musée Fabre – Montpellier
t. +33 (0)4 67 58 97 78   –   reservation@insense-restaurant.com

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