Écologie : Les vaches rotent et pètent trop ! ….. et c’est sérieux !

13 juil 2010
Catégorie : Tendances

Un article envoyé par une lectrice du Blog….. à méditer ….

Mascarade écologique, ou réalité ?

Comme le rappelait récemment The Environmental Magazine, « l’industrie du bétail produit plus de gaz à effet de serre que les transports ». L’alerte est arrivée jusqu’au oreilles chercheurs objectif : réduire les pets et rots de vaches, émetteurs de méthane, un gaz très polluant.

60% du total des émissions de gaz à effets de serre issus de l’agriculture provient de l’élevage bovin. Il faut donc chercher le modèle économique possible.

L’idée est donc de changer l’alimentation des ruminants pour que leurs rots et pets polluent moins. Une étude de l’Inra datant de fin 2008 le dit noir sur blanc : un apport de 6% de lipides issus de la graine de lin a diminué la production de méthane des animaux de 27 à 37%.

Un résultat très important si l’on considère que l’élevage représente 12% des émissions totales de gaz à effet de serre (18% selon la FAO) et que parmi celles-ci le méthane pèse pour 50 à 60%.

Mais il s’agit aujourd’hui de passer des expériences « in vitro » réalisées par l’Inra aux expériences « in vivo » réalisées sur des vaches.

« 95% des gaz par l’avant, 5% par l’arrière »

En 2006, l’étude « Livestock’s long shadow » menée par l’organisation l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture soulignait déjà les impacts inquiétants de l’élevage sur l’environnement (d’autant que la consommation de viande et de lait dans le monde va doubler d’ici 2050) et disait qu’il fallait améliorer la nutrition animale.

Michel Doreau, chercheur à l’Inra Clermont-Ferrand, est le spécialiste français de cette question. Il nous explique comment, en digérant, les ruminants fabriquent du méthane :

« Vaches, moutons et chèvres ont une énorme poche (dite rumen ou panse) où les aliments restent vingt-quatre heures et fermentent. Chez l’humain, cette digestion se passe l’intestin grêle et on fabrique du glucose, mais les ruminants, eux, produisent à cette occasion de l’hydrogène que des bactéries transforment en méthane.

La panse étant très près de la bouche, la vache rote en permanence : 400 à 600 litres de méthane par jour (l’équivalent de 300 grammes) et 600 à 900 litres de gaz carbonique. Le reste de la nourriture fermente et est pété par des fermentations dans le gros intestin.

On dit généralement que 95% sortent pas l’avant et 5% par l’arrière. »

Alors comment un changement d’alimentation des bovins peut réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

Le modèle économique d’une alimentation différente des bovins reste en à trouver, le lin étant cher et peu répandu en France.

« Lin, luzerne, chanvre… pleins de possibilités »

Mais Pierre Weil, directeur de Valorex, fabricant de nourriture animale, y croit fort. Egalement co-président de Bleu Blanc Coeur, une association qui milite pour une meilleure alimentation animale depuis 1993, il précise son optimisme :

« On vient de signer une charte avec le ministère de l’Agriculture dans le cadre du Programme National Nutrition Santé.

C’est un peu comme le bio, aujourd’hui, on semble pionniers mais il faut se rappeler qu’au début du XXe siècle, un million d’hectares de lin étaient cultivées en France, contre 20 000 hectares aujourd’hui.

Remonter à 250 000 hectares n’est pas irréaliste, c’est 1% des terres cultivées. Il n’y a pas que le lin, mais l’herbe du printemps, la luzerne, le chanvre … plein de graines sont possibles. »

« Nourrir les vaches au lin ou à l’herbe au lieu de maïs et de soja augmente le prix de la nourriture de 5% seulement, c’est peu, mais c’est tout un système à changer. »

Quand les vaches se nourriront mieux, tout le monde sera gagnant.

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