Blanc, Darroze, Augé, Bras … ce qu’ils mangent en dehors de leurs cuisines…

15 avr 2015
Catégorie : Actualité Chefs & Restaurant, Chefs, Presse & Médias

F&SLe HuffPost a interrogé quatre chefs sur leurs habitudes alimentaires.

Hélène Darroze

Georges Blanc

Pierre Augé

Sébastien Bras

Ils  ont ainsi dévoilé ce qu’ils mettent dans leur assiette au quotidien. Chacun a ses préférences, mais certains points communs se dégagent, comme par exemple, le fait de faire attention à manger sainement. Les produits congelés, sauf s’ils sont faits maison, sont quant à eux, purement et simplement bannis.

Sophie Brissaud, écrivain et photographe culinaire, nous confie d’ailleurs que la majorité des chefs qu’elle a rencontrés pour son livre, Dans le frigo des chefs, ne possédait pas de congélateur.

Hélène Darroze, cheffe du restaurant « Hélène Darroze », une étoile, et de « The Connaught », 2 étoiles au Guide Michelin. Membre du jury de Top Chef

Darroze
« J’essaye de manger sainement avant le service, vers midi et 18h30, 19h. Mais ce n’est pas toujours possible! Parfois par manque de temps, mais aussi parce qu’on fait beaucoup de testing et qu’il arrive, par exemple, qu’on finisse le plat qu’on goûte. Et il faut avouer, que c’est aussi tentant de grignoter: quand le chariot de fromage revient en cuisine, quand il reste des mignardises etc. Là, j’essaye de vraiment rester sérieuse, en mangeant du poisson ou de la viande grillés avec une céréale.

A la maison, je cuisine énormément. C’est vrai qu’au restaurant, je cuisine moins: je suis souvent en déplacement, il y a des équipes qui sont là quand je suis absente. Je vais plus me concentrer sur le dressage de l’assiette, par exemple. Je me vois un peu comme la « mère nourricière » et les repas sont très importants pour moi. C’est un moment où on prend son temps et où on partage. Il n’y a pas longtemps, j’étais en week-end dans le Sud-Ouest, il y avait toujours entre 15 et 25 personnes par repas! En privé, je cuisine surtout des plats de partage, ceux qu’on peut poser au milieux de la table et surtout pas des plats qu’il faut travailler au niveau de la mise en assiette. Pendant, le week-end de Pâques, j’ai par exemple fait des lasagnes et un gigot d’agneau de sept heures.

Dans mes produits de base, il y a les œufs. J’adore les œufs et sous toutes leurs formes! Les pâtes évidemment, puisque c’est un plat de partage par excellence. Le parmesan, quelques légumes de saison et dans mon congélateur, il y a toujours une sauce tomate [faite maison, ndlr]. Avec les pâtes et un peu de basilic, c’est parfait.

Je ne mange jamais de surgelés industriels. Il arrive qu’il y ait parfois des pizzas toutes prêtes chez moi, mais c’est plus en dépannage pour la nounou et mes filles. Mes filles vont de temps en temps au fast food mais moi je n’en mange pas. En revanche, j’aime bien manger un bon hamburger, là où je sais qu’ils sont bons. Et quand je suis en déplacement ou pressée par le temps, si je dois manger un sandwich, soit je le choisis avec de bons produits, soit je le fais moi-même avec du bon jambon et une bonne baguette! »

 

Georges Blanc, chef du restaurant « Georges Blanc », trois étoiles au Guide Michelin

Georges Blanc

« Je mange avec mes quatre collaborateurs avant le service. Et je fais attention à manger sainement. La bonne santé commence avec une alimentation saine. Je suis assez maniaque à vrai dire. Je fais en sorte que mon alimentation soit équilibrée sur la semaine. Je mange assez peu de viandes rouges mais beaucoup de légumes et de fruits. J’évite les sandwichs et les hamburgers! Il peut m’arriver de prendre un sandwich quand je n’ai vraiment pas le choix, par exemple dans le TGV.

A la maison, mon épouse fait aussi la cuisine. Il m’arrive parfois de ramener des plats du restaurants. Le poulet a une place importante dans notre alimentation, puisque nous sommes au cœur de la Bresse. J’attache une grande importance aux produits locaux, aux produits du terroir.

Le poulet de Bresse est un produit qui fait partie de mes essentiels. Je le travaille aussi bien au restaurant qu’à la maison, mais pas de la même manière. En effet, ma cuisine est beaucoup plus technique au restaurant et plus simple au quotidien. Le poulet par exemple, sera accompagné de sauces très travaillées au restaurant, alors qu’il sera à la broche avec une bonne purée à la maison. Au-delà de l’origine des produits, il y a un autre point auquel je fais attention, c’est la saisonnalité. J’évite de manger des fraises en hiver! »

 

Pierre Augé, chef du restaurant « La maison de Petit Pierre », vainqueur de Top Chef 2014

pierre Auge

« Au restaurant, j’essaye de prendre 30 minutes pour manger, vers 11h et vers 19h. Déjà, 30 minutes, c’est bien, mais c’est pas toujours évident! Je mange avec ma brigade, c’est pour moi un moment de convivialité. En général, on ne mange pas ce qu’il y a au menu et on mange toujours des produits frais, pas de produits congelés. On n’en sert pas à nos clients, alors je ne vois pas pourquoi on en mangerait! C’est parfois des plats en sauce, comme un bœuf bourguignon ou alors des sautés d’agneau, des choses comme ça.

A la maison, c’est toujours moi qui fait la cuisine, ma femme n’aime pas ça! J’essaye de faire plus équilibré, surtout pour les enfants. Je ne fais pas forcément de la cuisine compliquée. Il ne faut pas oublier, que le simple, c’est aussi le bon. D’ailleurs, dans mes ingrédients de base, l’incontournable, ce sont les pâtes. Franchement, des pâtes avec du gruyère et un bon beurre, c’est le meilleur des plats. Concernant, les surgelés, je n’en consomme pas. Je ne dis pas que c’est pas bien, mais personnellement je n’en mange pas.

Je n’ai rien contre les fast food, il faut vivre avec son temps, surtout quand on a des enfants! De temps en temps, pourquoi pas. Avant j’y allais souvent, mais là, ça fait bien 3 ou 4 mois qu’on n’y a pas été. La force de McDo par exemple, c’est que le palais s’habitue à ce que propose la chaîne. Mais on peut aussi s’en déshabituer. A force de ne plus y aller, on s’en passe très bien. »

 

Sébastien Bras, chef du restaurant Le Suquet, trois étoiles au Guide Michelin

bras sebastien

« L’hiver le restaurant ferme, donc je mange essentiellement à la maison. Lorsque le restaurant est ouvert, je mange aussi beaucoup en famille. J’accommode souvent les légumes du jardin ou les invendus du restaurant. Eviter le gaspillage est très important pour moi, c’est un peu les valeurs du bon sens paysan. J’essaye d’optimiser les produits autant que je peux.

Il peut aussi arriver que je mange avec ma brigade. D’ailleurs, il y a d’autres repas que je partage avec eux. Les week-ends [c’est à dire le lundi ou le mardi, quand le restaurant est fermé, ndlr], j’organise souvent des activités sportives ou culturelles avec eux. Il arrive alors que nous mangions ensemble, et c’est aussi l’occasion de faire découvrir la cuisine des uns et des autres, en fonction des pays d’origine. Ce sont des moments d’échange et de partage.

Le repas est d’ailleurs un moment très important à mes yeux. Il se dégage une convivialité qui n’existe pas dans d’autres moments de la vie. C’est notamment pour ça que j’essaye d’apprendre à mes enfants de prendre le temps de manger. Je me bats pour qu’ils mangent moins vite! Mon épouse a toute les qualités du monde sauf celle de cuisinière! C’est donc moi qui cuisine à la maison. Nous mangeons beaucoup de légumes, peut-être un peu moins en hiver. Dans mes placards, j’ai toujours des céréales bios ainsi que de l’huile d’olive. J’aime aussi utiliser mon wok que j’ai ramené de Thaïlande. Et quand j’ai des amis à manger, j’aime leur faire découvrir un plat en particulier, le Pastre.

Les seuls surgelés que je mange, c’est ceux que je fais moi-même. Comme par exemple, la pulpe de tomate que je ressors en hiver pour faire des pizzas avec les enfants. Quant aux fast food, je n’y vais pas par plaisir. Ça arrive quand on a pas d’autre choix et quand on est un peu pressés. Ce n’est clairement pas la sortie du dimanche! »

Mots clés: , , , , ,

Laisser un commentaire