De quoi sera faite la cuisine de demain ?

14 avr 2014
Catégorie : Tendances

 F&S C’est dans le cadre du forum  » Libération  » qui c’est déroulé à Rennes qu’un jeune étudiant en journalisme est allé à la rencontre de Freddy Thiburce qui est directeur général du Centre culinaire contemporain de Rennes.

« La cuisine de 2030 sera plus que jamais un outil de distinction sociale »

Invité au Forum «Libération» de Rennes consacré à «2030», le directeur général du Centre culinaire contemporain de Rennes, Freddy Thiburce, dévoile sa vision de la cuisine du futur.

freddy-thiburce

«Jamais on n’a autant parlé de cuisine, jamais on ne s’est autant approprié les usages culinaires pour manger sain.» Freddy Thiburce, s’en réjouit. D’autant que cette tendance ne risque pas de s’inverser. Tour d’horizon, en six points, de sa vision de la cuisine de demain.

Algues et insectes.

«On peut déjà voir apparaître un certain nombre de produits utilisés dans certaines tendances culinaires : les algues, les insectes et autres « food fusion », où on est à la croisée des chemins entre des produits d’origines diverses et des manières de faire variées.»

Eclatement des repas.

«Manger trois ou quatre fois par jour, avec des repas articulés autour de l’entrée, du plat principal et du dessert, c’est fini. Je pense qu’on va vers un éclatement du modèle alimentaire français avec une structuration des repas telle qu’on la connaît aujourd’hui. C’est déjà amorcé, mais ça va s’amplifier.»

Un outil de distinction sociale.

«La cuisine de 2030 sera plus que jamais un outil de différenciation et de distinction sociales. Et le fait de pouvoir démontrer à travers l’acte culinaire de nouvelles pratiques, des usages originaux et d’exprimer une belle histoire autour de la recette que l’on aura préparée pour ceux que l’on reçoit sera un moyen privilégié de s’affirmer.»

Retour du terroir.

«Ce sera le grand retour des territoires, avec leur culture, leurs spécificités régionales. Je suis convaincu que la cuisine de terroirs sera une réalité encore plus aboutie dans 15 ans qu’elle l’est aujourd’hui. Par conséquent, l’origine des produits sera encore mieux valorisée et la relation avec le producteur sera amplifiée.»

La France à la mode.

«En 2030, la France brillera encore davantage à travers le prisme gastronomique car elle aura su concilier nutrition et usage avec culture et plaisir alimentaire. Je suis certain que la gastronomie française reprendra, dans l’avenir, la place prépondérante qui est la sienne.»

Cuisine connectée.

«C’est la cuisine facilitée par l’ensemble des moyens digitaux, à la fois dans l’itinéraire d’achat et le parcours de consommation.» Pour lui, la façon dont nous mangerons demain sera encore davantage influencée par les NTIC qu’aujourd’hui, où l’émergence du drive, explique-t-il, représente les prémices de cette cuisine connectée. D’ailleurs, ajoute-t-il, déjà aujourd’hui, «92% des consommateurs font des recherches en ligne avant d’acheter des aliments en boutique».

Kévin Poireault, étudiant en journalisme à l’IEP de Rennes

Laisser un commentaire