C’est toujours triste un bon restaurant qui ferme

28 juin 2013
Catégorie : Chefs, Presse & Médias

Le restaurant deux étoiles de Sergi Arola à Madrid a été fermé par les autorités espagnoles mardi parce que le restaurant a accumulé des dettes importantes aux impôts et à la Sécurité Sociale espagnole. Selon le Telegraph,  148,000 € aux impôts et 160,000 € à la Sécurité Sociale.

La crise touche même la grande cuisine et mise à part quelques exceptions qui remplissent essentiellement avec les étrangers, dans la capitale espagnole les restaurants ont perdu toute une partie de leurs clients.

Les agents des services des fiscaux espagnols sont arrivés au moment du service du déjeuner et ont bouclé le bar et la cave à vin avant de faire l’inventaire des actifs du restaurant, alors que 40 clients avaient leurs tables de réservées.

Le restaurant avait obtenu un accord pour un remboursement forfaitaire mensuel de la dette avec les autorités fiscales de l’Espagne. Le chef Arola et son épouse expliquent  qu’ils craignaient que cela arrive. En dépit de la réduction des coûts de fonctionnement au cours de la dernière année et une réduction des salaires de l’ensemble des employés, la dette continuait de s’alourdir. Le restaurant devrait rester fermé, à moins que la dette soit versée en totalité ou soit garantie par une banque.

«  Le restaurant de mes rêves s’est transformé en un cauchemar», dit Arola sur une radio ce mardi. Présent à Paris ce jour là, et en partance pour Lisbonne, le chef a déclaré «  Honnêtement, je suis dans un état de choc, je ne peux pas y croire, nous avons passé huit mois à suivre les paiements de sécurité sociale et d’impôt, et nous commencions à voir un peu de lumière au bout du tunnel « . « Les fonctionnaires sont venus en début d’après-midi et n’ont pas quitté jusqu’à 18 h «  explique l’épouse du chef Arola au quotidien national El País.

Elle a déclaré que les agents des impôts avaient fermé le bar à cocktails et la cave, sans tenir compte des 40 clients réservés.

Mais il y a encore des signes d’espoir pour le couple, une fermeture définitive pourrait être évitée, dit-elle, «  si la banque nous soutient dans ce projet et croit en le prestige de Sergi ».

Selon El País, l’administration fiscale n’a pas accepté les affirmations du chef Arola expliquant que l’entreprise était encore viable, et ce malgré un régime de réduction des dépenses de l’établissement.

Le personnel du restaurant était toujours « motivé, ils ont beaucoup donné, et ont même accepté un salaire inférieur » dit-elle. « Avoir un restaurant gastronomique en Espagne est extrêmement coûteux, malheureusement, nous avons créé l’établissement en 2006, lorsque nous pensions encore que l’Espagne était un pays qui jouait en première division «.

Le chef Arola s’occupe également de restaurants à Paris, Barcelone, au Portugal, à São Paulo, au Chili et à Bombay. Le chef Arola explique « tout ce que je gagne je l’investis dans mon affaire à Madrid «

Un commentaire pour “C’est toujours triste un bon restaurant qui ferme”

  1. Jean-Louis

    28. juin, 2013

    Bonjour,
    La triste réalité d’une économie déboussolée, je ne connais pas cet établissement, mais un billet De Vincent Pousson (on aime ou obndéteste) est révélateur de cette décadence des mentalités des puissants.
    En effet, Vincent remarque, on ferme un établissement, avec un grand chef, avec ses côtés parfois mégalo, mais le football bénéficie de tous les avantages fiscaux et de la tolérance de l’Etat, et j’ajoute, entre un ballon rond et un repas, j’ai fait mon choix, mais je n’ai pas à acheter la paix sociale.
    http://ideesliquidesetsolides.blogspot.fr/2013/06/sergi-arola-soupe-la-grimace.html

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