La truffe arrive sur le marché avant les fêtes de fin d’année, les prix grimpent forts !… la sécheresse peut-être une des raisons ?

04 déc 2012
Catégorie : Produits Saison marché

Alors que les premières truffes arrivent sur les marchés, la truffe commence déjà à flamber de 400/500 euros le kilo semaine dernière, la voilà déjà à 900 euros et même plus cette semaine. Alors spéculation ? Rareté du produit ? Qualité exceptionnelle ou moyenne ? Trop de pluie ? Pas assez de pluie ? Trop de froid au mauvais moment ?

Les avis vont bon train, ce qui est sûr c’est que, comme chaque année, à deux ou trois semaines des fêtes de fin d’année, les prix montent, on peut dire presque peu importe la qualité… C’est la période où les producteurs font leur beurre sur la truffe, si l’on peut dire… Et vu que les prix gonflent dès ce début de mois de décembre, on devrait atteindre des records étant donné que l’on annonce une année pauvre en diamant noir.

Un article intéressant paru sur Le Figaro la semaine dernière et transmis par une de nos internautes fidèles nous éclaire un peu sur cette truffe qui va se faire désirer cet hiver…

Bonne lecture… à défaut de déguster !

 

La truffe fragilisée par les sécheresses 

La production du précieux diamant noir diminue au cours des années de faible pluviométrie estivale.

La rareté a beau faire le prix – entre 1000 et 2000 euros le kg – les trufficulteurs connaissent des années plutôt moroses. La production de truffes, communément rebaptisées « diamants noirs », a considérablement chuté ces dernières années. Et les trois régions méditerranéennes du sud-ouest de la France (Périgord), du nord-est de l’Espagne (Aragon) et de l’Italie du Nord (Piémont et Ombrie) connaissent exactement le même sort, sans jusqu’à présent trouver d’explications très convaincantes.

La publication cette semaine, dans la revue Nature Climate Change, d’une étude montrant le lien étroit entre la qualité des récoltes et la sécheresse qui gagne du terrain année après année dans ces régions du sud de l’Europe, apporte un bout de réponse. « Nous disposons de statistiques à peu près fiables sur la production de truffes depuis les années 1970 » explique Ulf Büntgen, chercheur à l’institut fédéral de recherche suisse WSL et auteur principal de la recherche. « Le premier constat que nous avons fait est que les bonnes ou les mauvaises années valent en général pour les trois pays : France, Espagne et Italie », commente-t-il.

Pour effectuer leur travail, les scientifiques se sont notamment référés à la croissance des chênes au pied desquels se trouvent les Tuber melanosporum, très convoités. « En présence de températures relativement basses, avec une pluviométrie élevée entre juin et août il faut s’attendre à une croissance accrue du chêne et à une bonne récolte de truffes. Si au contraire les étés sont chauds et secs, l’impact est non seulement négatif sur la croissance de l’arbre, mais aussi sur la production hivernale de champignons entre novembre et février », explique l’étude.

Les trufficulteurs avaient déjà observé des variations de récoltes pour les saisons très sèches comme en France au cours de l’année 2009-2010. Cette année-là, la production a chuté à 25 tonnes contre 40 à 50 tonnes en années normales. Dans les années 1960, la production était vraisemblablement meilleure, mais les données chiffrées de cette époque sont trop incertaines.

Une remontée vers le Nord

« Il est vrai que les longues périodes de sécheresse sont néfastes pour la truffe d’où la nécessité de se diriger vers une sélection de souches plus tolérantes et la possibilité de réaliser un apport en eau si nécessaire », commente Claude Murat, chercheur à l’Inra de Nancy.

Reste à savoir si ces évolutions climatiques vont favoriser la migration plus au nord de la truffe méditerranéenne, voire favoriser l’autre sorte de truffe, Tuber aestivum, connue également sous l’appellation de ‘truffe de Bourgogne’ que l’on trouve notamment au nord des Alpes.

Ça ne sera pas le cas cette année en France, car la Lorraine a connu une sécheresse en septembre « néfaste pour la récolte qui a lieu en ce moment », poursuit Claude Murat. Les chercheurs helvétiques soulignent néanmoins que les données en provenance de Suisse et du sud de l’Allemagne « décrivent une augmentation générale de la croissance des champignons ».

Les producteurs du Sud qui n’ont aucunement l’intention de se laisser détrôner dans les assiettes des gastronomes travaillent d’arrache-pied avec le ferme espoir de réussir à contourner les caprices du climat.

Mots clés: , , , , ,

Laisser un commentaire