La signature de Grands Noms de l’architecture feront elles le Montpellier de demain …. ?

28 déc 2011
Catégorie : Art, Culture & Traditions

 » La Gazette de Montpellier «  ( suivait les links ci-dessous ) signait un beau papier il y a quelques jours sur le développement de la ville de Montpellier et les prochains projets architecturaux qui vont y naître. Dans la perspective de continuer l’évolution de la ville vers le siècle en cours et que Montpellier reste dans la course des grandes villes du sud, de nombreuses grandes signatures de l’architecture contemporaine vont produire dans la ville les bâtiments de demain. C’est une belle opportunité pour que Montpellier se retrouve parmi les villes le plus en vue des prochaines années. Le risque, et il est certain, c’est que Montpellier ne perde son âme dans des projets ambitieux et originaux qui amènerait une accumulation de bâtiments trop personnalisés qui disparaitraient dans la masse d’une incohérence urbaine, alors que la vision devrait plutôt s’attacher à être Méditerranéenne et inspirée des racines de la ville. Le manque d’unité architecturale ( notamment dans les nouveaux quartiers le long du Lez ), risque à long terme de créer des zones d’habitation sans aucun lien social. Quoi qu’il en soit la ville bouge, et même si l’Écusson resteras le coeur, les quartiers vers le sud bougent….  le succès commercial d’Odysseum ne feras jamais oublier l’obsolète Antigone de Bofill reflet d’un quartier sans vie, quand à la nouvelle Mairie signée Jean Nouvel elle semble ouvrir de nouveaux horizons.

L’avenir diras ce que deviendras la ville Montpellier, mais l’important ce n’est pas de briller, mais de durer …

Montpellier, labo des grands architectes
Paul Chemetov, Grand Prix d’architecture à qui l’on doit la bibliothèque Émile-Zola, commente six projets d’architectes renommés qui vont changer la ville par leurs bâtiments. Par exemple : Manuelle Gautrand devant la gare et, à Port-Marianne et le long de l’avenue de la mer, Jacques Ferrier, Rudy Ricciotti ou Marc Lehmann…

Paul Chemetov, roi du bâtiment public
Paul Chemetov est né à Paris en 1928. Il enseigne à l’École nationale des ponts et chaussées jusqu’en 1989. Il est co-président du comité scientifique du Grand Paris. Il reçoit, en 1980, le Grand Prix national d’architecture. Il a réalisé le ministère des Finances (Bercy), rénové la grande galerie du Muséum national d’histoire naturelle, l’ambassade de France à New-Delhi, le palais de justice de Fort-de-France et la bibliothèque Émile-Zola de Montpellier.

1. Immeuble Saint-Roch : comme un pliage japonais


Avec ce premier projet imaginé par Manuelle Gautrand, la Ville frappe un grand coup. L’édifice, qui se dressera en 2013 face à la gare dans la ZAC du Nouveau-Saint-Roch, est un enchevêtrement de volumes renvoyant à cet art japonais du pliage de papier qu’est l’origami. La construction, très dynamique, est faite de pleins et de vides, comme l’explique Manuelle Gautrand : « Au premier étage on utilise le pli du bâtiment pour accueillir une terrasse sorte de « salon urbain » ouvrant sur le quartier. » Mais le plus surprenant sera les façades composées de panneaux métalliques blancs et ajourés. Plus on s’élève dans les étages, plus les perforations sont nombreuses, augmentant l’effet de légèreté et de transparence. Cette construction haute couture abritera un complexe regroupant hôtels, logements, brasserie et centre d’affaires. Pour Paul Chemetov, « c’est son implantation, son volume original sur une parcelle triangulaire qui ont provoqué l’intérêt du jury. Il reste à savoir comment le brillant de cet épiderme moiré va être réalisé. La réussite de ce projet tient à cette question ».

Aujourd’hui âgée de 50 ans, Manuelle Gautrand s’est fait connaître avec la conception du « C42″, le showroom de Citroën. Elle vient de transformer la Gaîté-Lyrique de Paris en Centre des arts numériques et s’apprête à bâtir le musée d’Art moderne de Lille.

2. La Mantilla : comme un flottement dans l’air


La principale originalité de cet ensemble que la Ville a confié à Jacques Ferrier, au sein de la ZAC Jacques-Cœur, en bordure de l’avenue Raymond-Dugrand, est d’être construit sur une base très transparente surplombée d’une partie plus massive. La construction, pourtant très imposante, donne une l’impression de lévitation et de légèreté. Autre originalité : la peau de la façade, une mantille, sorte de résille minérale blanche enveloppant les balcons et loggias. Une alternance de pleins et de vides qui apporte une vibration au bâtiment destiné à accueillir logements, bureaux, résidence étudiante etcommerces d’ici 2014 : « L’ensemble est bâti autour d’un jardin suspendu végétalisé, accessible par des escaliers », détaille Jacques Ferrier.

Principales réalisations de Jacques Ferrier, 52 ans : le Pavillon France à Shanghai pour l’Exposition universelle et le musée X’ian en Chine. Prochainement, il s’attachera à la construction du lycée français international de Pékin et du Parc aquatique de Marne-la-Vallée.

3. Ozone : jeu de boîtes


Avec ses boîtes saillantes, c’est un immeuble de bureaux et de commerces très représentatif d’une architecture
contemporaine qui est imaginé par l’agence AS. Architecture Studio et Marc Lehmann. On découvre un jeu de volumes, de couleurs, de matières et de hauteurs, en harmonie avec l’ensemble de la ZAC Parc-Marianne, à l’angle du rond-point Ernest-Granier et de l’avenue du Mondial-98 : « Nous avons souhaité intégrer une percée visuelle traversant le bâtiment afin de faire le lien entre la ville et les parcs. » Les grandes lames verticales de béton blanc côtoient des boîtes plus sombres qui sortent de la façade et des galeries, comme suspendues. Un enchevêtrement dont la hauteur décroît en terrasses successives. AS. Architecture Studio, agence créée en 1973, est aussi plus largement chargée du plan d’aménagement de l’avenue Raymond-Dugrand. Cette agence a conçu le Parlement européen de Strasbourg et l’Institut du monde arabe à Paris. Elle réalise prochainement la tour Meydan à Dubaï et le Théâtre national du Bahrein.
Selon Paul Chemetov, ces deux projets paraissent au premier abord assez composites et utilisent un certain nombre de thèmes à la mode : « En les regardant, je repense à la boutade d’I.M. Pei, l’architecte sino-américain de la Pyramide du Louvre : « Une idée par projet, à la rigueur deux. » »

4. Pont de la République : comme des échasses


C’est un projet très atypique que celui imaginé, sur commande de la Mairie, par Rudy Riciotti pour le futur pont de laRépublique, ouvert fin 2013. Imaginez un simple trait de 74 mètres de long et 17 mètres de large, posé sur des échasses comme des pattes de flamant rose : « Tout pont est un problème simple qui exige des calculs complexes : aller d’une rive à une autre en enjambant un vide, commente Paul Chemetov. Le pont de Rudy Ricciotti, qui fragmente en lamelles des schémas déjà utilisés, me paraît très efficace et laisse présager la perfection de la mise enœuvre des bétons spéciaux, nécessaires à sa réussite. » La finesse inattendue d’un tel ouvrage est rendue possible par l’utilisation d’un béton fibré à ultra-haute résistance : « Le Lez est un plan d’eau calme, explique Rudy Ricciotti, nous devions réduire les masses et les dimensions. Avec ce matériau, la conception de pièces extrêmement fines est aujourd’hui possible. » Le pont qui relie la rue des Acconiers à l’avenue de Méricourt, en aval de la nouvelle mairie, comprend une voie de circulation à double sens, une piste cyclable et une voie piétonne.

5. Pôle service du Parc Eurêka: sérénité cachée


C’est une étonnante construction monolithique d’un seul bloc qui est réalisé par l’architecte Rudy Ricciotti pour l’Agglo de Montpellier au rond-point Benjamin-Franklin, dans le quartier de la Pompignane. Tout se passe à l’intérieur du bâtiment ou sur sa façade cachée, agrémentée d’un jardin végétalisé. Si nombre d’architectes optent pour la transparence des constructions, l’architecte choisit l’inverse : « J’ai souhaité un projet très minéral où l’opacité des façades préserve des espaces de travail et de repos sereins. » Autre singularité du pôle service, destiné à accueillir une crèche inter-entreprises, des commerces, uneésidence d’affaires et des bureaux : les ouvertures aux formes aléatoires et inattendues qui animent la façade. Elles garantissent un apport de lumière naturelle, sans intrusion au cœur de bâtiment.

À 59 ans, Rudy Ricciotti, ingénieur et architecte, est à l’origine du surprenant Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence, appelé « Pavillon Noir ». Il a conçu la passerelle de la Paix à Séoul, ainsi que la salle de concert philharmonique Nikolaisaal de Postdam.

6. Lycée Georges-Frêche : un vaisseau spatial dans la ville


C’est un établissement aux allures futuristes que les architectes italiens Massimiliano et Doriane Fuksas réalisent dans le quartier Odysseum sur commande de la Région. Loin du lycée « caserne », on découvre un édifice aux formes molles dont les courbes et les contre-courbes sont en rupture avec les références traditionnelles dans le domaine : « Il fallait un lieu qui accorde à la gastronomie française tout le respect possible et qui l’inscrive dans un monde en changement. En travaillant sur des formes douces, j’ai enlevé à l’école cet aspect militaire qu’elle a parfois. » La fluidité et la dynamique du bâtiment, ses volumes et sa peau métallique, composée de facettes de verre et d’aluminium triangulaires, incarnent une véritable rupture avant-gardiste. Un objet bâti non identifié dans le paysage urbain d’Odysseum qui accueillera près de mille élèves du secteur de la restauration, de l’hôtellerie et dutourisme à la rentrée 2012. « Concernant ce projet et celui de Rudy Ricciotti,s’interroge Paul Chemetov, la question que l’on pourrait poser est l’adéquation de cette peau serpentine et de ses fenêtres en écailles qui doivent amener la lumière à l’intérieur avec les usages quotidiens. Ces projets affirment une singularité absolue, qui rompt avec l’héritage architectural qui a valorisé les systèmes géométriques. Ces formes inusitées, qui nous séduisent parce qu’elles sont neuves, sont-elles compatibles entre elles ? Imaginons une ville qui ne serait construite que de formes extraterrestres ! »

Massimiliano Fuksas, 67 ans, a réalisé le Zénith de Strasbourg, le centre des congrès de Rome et les Twin Towers de Vienne.

Mots clés: , , , ,

Laisser un commentaire