Phantom – Opéra Restaurant – un exemple de rénovation et d’intégration

22 sept 2011
Catégorie : Bonnes adresses, Design - décoration

« Créer un restaurant dans l’Opéra Garnier n’est pas quelque chose de classique. Je suis de nature très curieuse, tout m’intéresse à partir du moment où je ne l’ai pas encore fait, parce que j’aime pousser les choses toujours plus loin. Je travaille très intuitivement tout en faisant une analyse extrêmement fine des conditions. » C’est ce que déclarait Odile Decq, l’architecte de la rénovation et de la création du restaurant Phantom Opéra à l’Opéra de Paris.

Petite décapotable rouge, chevelure et maquillage noir corbeau à la mode des Cure, version années 1980. Souriante et vive, Odile Decq a réalisé son premier grand projet parisien au Palais Garnier. Elle détonne par son audace, c’est ce qui fait son charme. À Rome, elle a réalisé l’extension du Macro, le musée d’art contemporain, on la réclame pour dessiner des décors d’opéra. Mais avant, en 2012, la directrice de l’École spéciale d’architecture de Paris livrera le bâtiment du Frac de Rennes, la ville où elle a débuté. L’aventure de cette « gothique » ultracontemporaine continue.

Les contraintes étaient nombreuses pour réussir l’intégration d’un restaurant dans l’Opéra Garnier, il fallait être audacieux et en adéquation avec le cahier des charges, la plus grosse difficulté était de garder distincts les éléments historiques du monument et les nouveaux aménagements. Il fallait faire cohabiter deux univers éloignés et intégrer des contraintes techniques importantes.

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À l’intérieur, une mezzanine et un voile de verre aux formes sinueuses et autoportantes, occupent la hauteur de l’espace et tournent autour des piliers existants sans les toucher. Elle définit trois espaces : la salle, son bar-lounge Martini et la mezzanine. À l’extérieur, les tables dessinées par l’architecte prendront place sur les pavés de l’Opéra sur plus de 500 m2, au cœur de Paris.

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Des formes organiques et énigmatiques qui font penser à l’univers de Kubrick, composent la mezzanine qui glisse autour des colonnes existantes, aucun ancrage, seuls les pieds sont porteurs, elle s’intègre de façon à garder une vue dégagée sur la clé de voûte. Cette surface blanche, de forme nuageuse, donne l’impression de flotter dans l’espace sans jamais toucher aux murs.

C’est ensuite un rouge très particulier qui a été choisi pour habiller les surfaces accessibles, un rouge que l’architecte a fait sien, un rouge que l’on retrouve dans beaucoup de ses projets. Le noir aussi est présent pour une partie du sol, ce sont deux couleurs qui sont sa signature.

Depuis sa création en 1875, le Palais Garnier, créé par l’architecte Charles Garnier, l’idée d’un restaurant avait déjà été évoqué, mais jamais il ne vit le jour, l’espace recevait à l’époque les calèches. En 2008, un projet proposé par Pierre-François Blanc est retenu, l’architecte Odile Decq est choisie pour sa réalisation, 18 mois après, les travaux sont terminés et le restaurant ouvre au mois de juin 2011, investissement total de plus de 6 millions d’euros. Dans un premier temps, c’est le chef Nicolas Le Bec qui était pressenti pour assurer la destinée des cuisines, ce fut finalement le chef étoilé Christophe Aribert qui prendra les cuisines en main.

Nous ne sommes pas allés goûter la cuisine, mais nous avons apprécié ce design osé et déroutant, minimal et grandiose, reste à trouver une âme à ce restaurant, car paraît-il, un fantôme court toujours dans l’Opéra.

L’Opéra
Place Jacques Rouché
75009 Paris

www.opera-restaurant.fr

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