Miquel Barceló, expose « Terra-Mare » en Avignon… et monte à l’assaut du Palais des Papes… exceptionnel !

01 août 2010
Catégorie : Art, Culture & Traditions

Encore une idée de ballade et de sortie pour vos vacances ou votre week-end :

Du 27 juin au 7 novembre 2010
TERRA-MARE – « Le royaume au milieu de la mer, terre et mer »

« Peix Blau », 1998, céramique

C’est en Avignon, en ce moment et pourtant ce n’est pas du théâtre. L’Espagnol Miquel Barceló, l’un des 20 artistes les plus cotés au monde, célèbre les dix ans d’activité muséale de la collection Yvon Lambert, dans la Cité des Papes, avec une exposition intitulée « Terra Mare » (Terre-Mer). Au menu : plus de dix ans de créations souvent inédites : peintures, sculptures, œuvre sur papier, masques, céramiques, bronzes…

Barceló, c’est l’alchimiste de la décomposition, le sorcier africain de la matière. Si Miro à redéfini le ciel et si Tapies à fait chanter les murs, Barcelo fait l’amour avec la terre. Il souille et malaxe le sol jusqu’à lui faire rendre des visages ou des formes d’animaux enchanteurs.

Miquel Barceló, dans son atelier à Farrutx, Majorque.

Barceló était déjà venu en Avignon, en 2006, pour présenter une pièce de théâtre qu’il cosignait avec le chorégraphe Joseph Nadj : Paso Doble. Les deux artistes y réalisaient une sorte de tableau vivant où ils travaillaient la terre sur scène, se débattant avec un mur et un sol d’argile, face à un public médusé.

Aujourd’hui, la ville d’Avignon a souhaité organiser une grande exposition estivale consacrée à l’œuvre foisonnante et protéiforme de Miquel Barceló.

Une exposition en trois temps, puisque les œuvres de l’artiste majorquin, partageant sa vie entre Paris, sa Majorque natale et le Mali des Dogons, sont déployées dans trois lieux historiques incontournables de la cité papale : à la Collection Lambert, au Palais des Papes, et au musée du Petit Palais.

Chaque lieu est investit de façon différente par l’artiste, trois identités, trois façons d’occuper l’espace.

LA COLLECTION LAMBERT présente une métaphore de l’antique « Mare Nostrum », un ensemble d’œuvres des années 2000, dont la plupart n’ont jamais été exposées, essentiellement des peintures, des grandes œuvres sur papier et une sélection des célèbres carnets de voyage. Le rapport à l’histoire médiévale et à la géographie imaginaire (le développement du monde méditerranéen vers l’Afrique et l’Orient) sera fortement présent à travers des cycles de peintures de cartes et de paysages lointains, de bestiaires d’animaux fabuleux, de natures mortes aux fruits exotiques ou symboliques (grenades, courges « De Natura Rerum »), de visages d’Africains blanchis à la Javel, de rivages laissant découvrir d’étranges coquillages déposés par la marée, et de mers inconnues poissonneuses lavées par des cieux orageux.

Aubergines 3, 2009, 77 x 58 cm, Marais, mueble grande abajo.

« La Grotte », 2002, technique mixte sur toile, 280×350 cm, Galerie Bischofberger, Zurich.

Topografia 2, 2009, 76 x 55, Marais, mueble, grande abajo.

LE PALAIS DES PAPES expose « Terra Nostra » qui est représentée avec des bronzes en extérieur, éléphant géant suspendu par la trompe sur le parvis du palais ou parterre de sculptures dans une cour intérieure, et des céramiques. Il y a 4 ans, Barceló terminait la réalisation de la Chapelle de la Cathédrale de Palma recouverte de plus de 300 m2 de céramiques peintes en hommage au Christ, au partage des pains et la séparation des eaux. C’est dans la continuité de ces expériences de l’art de la terre et celui du feu qu’il a transformé la Grande Chapelle du Palais en un musée lapidaire. Il utilise les sacristies où reposent les moulages des gisants, les autels et même les anciens trous de fixation des tableaux de la mythique exposition proposée, quatre ans avant sa mort, par Pablo Picasso en 1970, pour y installer des sculptures monumentales, des vases ou des masques et des plaques de céramiques cuites dans un ancien four à tuiles nouvellement acquis par l’artiste à Majorque dans le but de réaliser cette exposition-événement à Avignon. Il qualifie cette utilisation des trous sur les murs  » d’acupuncture Picassienne « .

« Elefandret », 2007, plâtre, 400x170x160 cm, vue de l’installation dans la Grande Chapelle, Palais des Papes

« Sans titre », 2010, céramique

« Masque de Moi », 1999, céramique, 18x34x37 cm, Buste de Benoît XII, moulage de plâtre de Francesco Mercantili, 1913, Palais des Papes

Jordi, 1997, 77 x 26 x 15, Meudon, reserva 1.

Sans titre, 1996, céramique, 12x35x22 cm, Gisant d’Innocent VI, moulage de plâtre de Léopold Bulla, 1925, Palais des Papes

Avec l’aide de Dominique Vingtain, conservatrice du MUSEE DU PETIT PALAIS, qui conserve une exceptionnelle collection de peintures italiennes et provençales du XIIIe au XVIe siècle, il est présenté une exposition consacrée à l’art gothique majorquin, totalement inédite en France. Miquel Barceló a convaincu le musée de Palma de prêter sa collection de joyaux contemporains à la venue des rois de Majorque au XIVe siècle qui illustrent le rayonnement de Majorque au temps de la splendeur d’Avignon. Une trentaine d’œuvres de conquête, de peintures religieuses et de sculptures polychromes sortiront pour la première fois hors de l’île pour être présentées dans un musée français. Miquel Barceló complètera cet ensemble unique avec un choix d’aquarelles qu’il avait réalisées pour l’illustration de la Divine comédie de Dante.

Bernat Martorell, diptyque des deux Véronique, deuxième moitié du XV, détrempe sur toile, 48 x 60 cm, Musée de Majorque.

Céramiques, ca. 1300, terre cuite, or et manganèse, 16 cm diam. Musée de Majorque.

« La Lamentation du Christ (Piéta) », sculpture polychrome sur pierre.

Cette exposition ambitieuse réunit beaucoup d’oeuvres belles et sensuelles, pour le plaisir du regard du visiteur, mais aussi plaisir de l’artiste qui éprouve une délectation certaine à manipuler les matériaux terre, peinture, colorants, à les malaxer, les assembler ou les transformer.

Ses origines espagnoles, bien sûr, son goût pour l’assemblage d’éléments disparates qu’on retrouve le plus souvent dans ses sculptures, mais encore cette manière de travailler seul et son désir d’exprimer les jouissances de la vie l’apparentent à Picasso. Il dit : « J’ai un rapport charnel à la peinture. » C’est à tous ces titres que Miquel Barceló est dans la veine de la grande tradition picturale.

Un catalogue richement illustré de 380 pages sera édité par Actes Sud.

Maître de la Passion de Majorque, La Passion du Christ, ca. 1290-1305, détrempe sur toile, 198×300 cm, Musée Diocèse de Majorque.

L’ARTISTE
Né en 1957, à Majorque, Miquel Barceló, est un des plus grands artistes catalans contemporains. Bien qu’il se soit initialement consacré à la peinture et au dessin, grâce auxquels il a obtenu une reconnaissance internationale très jeune, il s’est également orienté dans le courant des années 1990 vers la sculpture et la céramique comme supports de création artistique alternatifs.
Il a reçu, en 2003, le prestigieux Prix Prince des Asturies pour les Arts. Il reçoit le titre de docteur Honoris causa de l’Université des Îles Baléares en février 2007.

Il a exposé dans tous les grands musées du monde.

Miquel Barceló, Sans titre, 2006

Souvent considéré comme appartenant au mouvement néo-expressionniste, le style de Miquel Barceló est à la fois associé au modernisme et au post-modernisme.

Son œuvre s’est construite au fil des années avec toutes les techniques du dessins, de l’aquarelle et de la peinture, puis s’est élargie à la poterie et à la sculpture, à la réalisation de décors et costumes de scènes voire à la création de spectacles, et à l’édification de réalisations monumentales résultant de commandes d’État pour des lieux particuliers comme la réalisation des décorations de la Chapelle Sant Pere de la Seu de la Cathédrale de Palma de Marjoque en 2007 et de la coupole du Palais des Nations de l’ONU à Genève en 2008.

Barceló a beaucoup travaillé au Mali, où il réalise des dessins délicats de figures ou d’animaux, sur du papier troué par les termites. C’est en Afrique qu’il s’est s’initié à la céramique, très présente dans son travail des dernières années.

Peu d’artistes ont ainsi démontré une création tant protéiforme, le rapprochant immanquablement dans la variété de ses productions du travail d’un autre peintre espagnol, le très célèbre Pablo Picasso.

Miquel Barceló, émotions garanties d’une exposition à ne surtout pas manquer cet été en Avignon !

CONTACTS en AVIGNON

Palais des Papes
Place du Palais des Papes – 84000 Avignon
t. +33 (0)4 90 27 50 00 – www.palais-des-papes.com

Collection Lambert
Musée d’art contemporain – 5 rue Violette – 84000 Avignon
t. +33 (0)4 90 16 56 20  – www.collectionlambert.com

Musée du Petit Palais
Palais des Archevêques – Place du Palais des Papes – 84000 Avignon
t. +33 (0)4 90 86 44 58 – www.petit-palais.org

Plus d’infos :
L’exposition www.avignon-barcelo.com
Miquel Barceló www.miquelbarcelo.com

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