Décortiquons le Pavillon France pour l’Exposition Universelle Shanghai 2010

11 fév 2010
Catégorie : Tendances

En construction depuis novembre 2008, le Pavillon France imaginé par l’architecte Jacques Ferrier pour l’Exposition universelle Shanghai 2010 a été réceptionné courant janvier. Trois mois de travaux seront encore nécessaires pour finaliser la scénographie intérieure avant son ouverture au public le 1er mai.

Décortiquons le Pavillons France…..

Un thème précis :

« Meilleure ville, meilleure vie » (« Better City, Better Life »). C’est le thème imaginé pour représenter la France à cette Exposition universelle qui pendant six mois devra montrer le meilleur de ce que peux proposer l’hexagone. Une thématique à laquelle l’architecte Jacques Ferrier a choisi de répondre au travers de son évocation de la « ville sensuelle« . La ville sensuelle est une façon de parler de l’avenir souhaitable des métropoles mondiales. Un futur où l’homme sera l’objet de toutes les attentions de la part de l’univers technique.

Les cinq Sens :

Il s’agit de renouer avec le plaisir et le désir de vivre en ville, explique-t-il. Si la technique dominait nos existences au siècle dernier, l’enjeu est aujourd’hui de replacer l’homme au centre de l’urbain grâce à ses cinq sens auxquels les Chinois rajoutent l’équilibre et le mouvement. Les cinq sens, seront sollicités dans le Pavillon France.

Une architecture :

Un vaste quadrilatère gainé d’une résille d’acier, posé en suspens au-dessus d’un plan d’eau.

Une technique innovante :

Comme l’acier n’évoque pas spontanément la sensualité, la résille a été revêtu d’un béton renforcé de fibres de verre (Glass Reinforced Concrete ou GRC) couleur pierre claire, une référence au château de Chambord autant qu’aux réalisations de l’ingénieur Eugène Freyssinet. L’exosquelette en acier assure de son côté, la reprise des efforts horizontaux par l’entremise de bielles métalliques.

Un intérieur privilégiant l’espace :

L’intérieur, libre de tout cloisonnement (de manière à pouvoir être facilement reconverti par la suite), est conçu à la manière d’un loft, avec des espaces fluides.

La scénographie :

Elle s’organisera autour d’une rampe descendante de 250 mètres de long, enroulée autour du jardin à la française. Une vaste fresque vidéo d’une trentaine d’écrans ainsi que diverses installations multisensorielles et plusieurs chefs-d’œuvre impressionnistes prêtés par le musée d’Orsay, illustreront l’équilibre entre technicité et sensualité, création et permanence, ville et territoire.

Les restaurants :

Le « 6e sens », le restaurant gastronomique des frères Jacques et Laurent Pourcel, au sommet du bâtiment, dont la décoration intérieure, également confiée à Jacques Ferrier, évoquera au travers de tapisseries, dessins et paravents, le retour en ville d’une certaine faune sauvage. Sur la grande terrasse en partie couverte, donnant sur les jardin à la Française, un espace Bistrot/Brasserie, pour une restauration sur le pouce, ou plus décontractée. Des salons particuliers, un espace partenaire, une boutique et une partie sandwich, l’offre sera multiple et variée.

Adapter le lieu au flux de visiteur :

Cent millions de visiteurs sont attendus à Shanghai 2010, dont dix millions pour le seul Pavillon France (soit 6.000 visiteurs par heure), soit 60 000 par jour.

C’est ainsi que l’architecte à conçu le bâtiment comme un parcours initiatique où le visiteur pénétrera par d’énormes escalators leur permettant d’accéder au sommet du bâtiment sur les jardin. De là, le flux de visiteurs sera dirigé vers une pente douce en colimaçon, longeant d’un côté la cour intérieure et de l’autre les espaces représentant les cinq sens. Ce parcours amènera les visiteurs directement vers la sortie du Pavillon, où ils pourront s’arrêter à la boutique de souvenir « France » gérée par les frères Pourcel.

L’avenir du Pavillon France :

Quid du bâtiment après le 31 octobre? Rasé? Démonté? Recyclé? Réaffecté? Toutes les options restent ouvertes, même si assurait José Frèches, président de la Compagnie française pour l’exposition de Shanghai 2010 (Cofres) en mars 2009, « à la demande de Nicolas Sarkozy, le Pavillon France ne sera pas démoli à l’issue de l’Exposition ».

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