Massimo Bottura  » Les écoles doivent apprendre aux jeunes cuisiniers à ne plus gaspiller « 

08 déc 2015
Catégorie : Actualité Chefs & Restaurant, Chefs, Non classé, Presse & Médias

F&S Le chef italien Massimo Bottura, un de plus connus au monde, s’exprime sur le Wall Street Journal, il explique son engagement à la lutte contre le gaspillage alimentaire, et pointe du doigt le potentiel d’un mode de consommation qui respecte les produits.

bottura

Le vieux pain, les pelures de pommes de terre, les carcasses de poissons, les légumes flétris, le gaspillage alimentaire n’a de cesse de contribuer à appauvrir notre planète… le monde produit actuellement assez de nourriture pour nourrir les 7,3 milliards de personnes qui peuplent le monde, mais on estime encore à 795 millions le nombre de personnes qui meurent de faim, selon les Nations Unies.

Un rapport de l’ONU 2013 révèle que 550 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année par les distributeurs, les supermarchés et les consommateurs. Les États-Unis et l’UE ont promis de réduire le gaspillage alimentaire dans les 10 à 15 prochaines années.

Le Chef Massimo Bottura se lance dans un message global destiné aux chefs, aux cuisiniers, aux acteurs de la restauration. Alors que cette année, le chef fêtait le 20e anniversaire de son célèbre restaurant, Osteria Francescana, cet événement a coïncidé avec l’Expo Milano 2015.

Pour répondre à l’ambitieux thème de l’exposition universelle  » Nourrir la planète, énergie pour la vie  » le chef à collaboré avec l’organisation caritative Caritas, dans un théâtre totalement rénové du quartier Greco, il a créé une  » soupe populaire « . Cette action baptisée Refettorio Ambrosiano a permis de servir tous les jours des repas grâce aux produits souvent délaissés sur les marchés.

Ainsi les meilleurs chefs au monde, tels Daniel Humm du Eleven Madison Park à NY, René Redzepi du Noma de Copenhaugue, Daniel Patterson de Coi à San Francisco … ont crée des soupes étonnantes pour les sans abris de Milan.

lutte contre le gaspillage

Tout cela a servi à démonter que l’on pouvait faire une cuisine de qualité avec des produits récupérés, que c’était à la porté de tout le monde, et que surtout que l’on pouvait nourrir beaucoup de monde avec peu de budget. Une bonne cuisine n’est pas seulement fondée sur la qualité des produits, mais sur la qualité des idées qui seront mises en œuvre, la cuisine et la table sont des moyens de permettre aux familles dans le besoin de retrouver de la dignité.

Massimo Bottura indique que les Chefs ont une grande responsabilité sociale, le statut de célébrité a permis à beaucoup d’entres eux de devenir des ambassadeurs de la culture et des défenseurs des artisans, il doivent diffuser un message d’éthique et de changement de comportement.

Les écoles doivent apprendre aux jeunes cuisiniers de ne plus gaspiller, ils doivent apprendre à être débrouillards, chaque ingrédient doit déclencher des idées, il faut être imaginatif, et considérer que dans un produit tout ou presque peut être utilisé. Dans les restaurants, la démarche doit être la même, fini le gaspillage, l’imagination doit prendre le pouvoir.

Il faut changer la perceptions de ce qui est beau, et partager l’idée que ce qui n’est pas très beau peut aussi être très bon. Il faut que chacun dans son foyer limite ses déchets et pense collectif.

Comme les populations continuent à croitre et que de nombreux produits alimentaires sont menacés de pénurie, il faut pour notre avenir, éduquer et expliquer, et toujours se dire qu’un produit récupéré, c’est autant nourriture à partager.

PHOTO: JAMIE CHUNG FOR THE WALL STREET JOURNAL – Source WSJ

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